La plupart des médecins de la reproduction constatent bien un lien entre stress et fertilité, un stress qui a une influence sur la réussite d’un parcours de conception.
Ils recommandent différents types d’accompagnement :
l’acupuncture, la sophrologie, l’ostéopathie, la psychothérapie, la naturopathie...
La sophrologie peut-elle aider les patientes en parcours PMA et comment ? La sophrologie étant une méthode psycho-corporelle accessible à tous qui permet notamment de mieux gérer le stress, les émotions, la douleur, de retrouver confiance en soi, elle peut être une réponse aux difficultés rencontrées par les femmes dans un parcours de PMA ou pendant une grossesse. Un parcours de PMA qui dure entre 1 et 4 ans, génère stress et anxiété.
Quel lien peut-on établir entre stress et fertilité ?
Le lien de causalité entre stress et procréation peut être abordé dans deux sens : le stress comme cause directe de l’infertilité ou à l’inverse, les traitements de PMA comme facteur de stress. Il faut tenir compte clairement que le stress provoqué par des échecs successifs des traitements de PMA peut être à l’origine de conséquences indésirables sur l’état psychique des patient.e.s., sur la vie sexuelle du couple et sur leur cohabitation. D’autre part, on sait que les hormones du stress peuvent avoir des répercussions sur la reproduction en modifiant les systèmes régulateurs de la fonction ovarienne. Ces derniers, tout comme l’hormone libératrice de gonadotrophine (GnRH), la prolactine, l’hormone lutéinisante (LH) et l’hormone folliculostimulante (FSH) contrôlent son activité depuis le cerveau. Ainsi le stress peut avoir une influence sur les facteurs immunitaires et sur la production de gamètes en raison de la connexion entre le cerveau et la production de gonadotrophines.
Une étude publiée en 2014 et réalisée dans le Michigan et au Texas (États-Unis) a analysé les biomarqueurs du stress dans la salive (cortisol et alpha amylase) sur 373 femmes sur 12 mois. Elle conclut que les femmes les plus stressées ont 29 % de chances en moins de tomber enceinte que celles qui sont les moins stressées.
Selon les études, le taux de cortisol n’aurait pas d’impact sur la fertilité. C’est le taux élevé d’alpha amylase qui est corrélée à une baisse de la fertilité et non le taux de cortisol. Ainsi il n’est pas avéré que le stress chronique ait un impact sur la fertilité.
Une étude publiée le 21 août 2016 dans Annals of epidemiology réalisée par des chercheurs de l’université de Louisville (États-Unis) sur 400 femmes révèle que les chances de tomber enceinte seraient réduites de 40 % chez les femmes consentants un niveau important de stress au moment de l’ovulation. Les auteurs de cette étude soulignent la nécessité d’encourager les techniques de gestion du stress pour les femmes qui désirent un enfant.
L’infertilité psychologique est souvent évoquée en dernier recours par certains médecins pour des infertilités inexpliquées. Il y aurait des verrous inconscients qui empêcheraient les femmes de tomber enceinte. Pourtant, aucun consensus scientifique n’existe, aucune étude n’est jamais parvenue à établir ce lien. On se rend compte de la dangerosité de cette réflexion qui, si elle est poussée à l’extrême, ajoute encore plus de culpabilité sur les épaules de femmes pour lesquelles la médecine n’a pas encore de réponse. « En 25 ans, je n’ai jamais porté de diagnostic d’infertilité psychologique», affirme Jean-Marc Ayoubi. « Je n’ai aucune raison de dire à une femme : c’est dans votre tête. Une infertilité psychologique n’a pas de substrat scientifique. En revanche, être bien accompagnée ne fera pas de mal et pourra améliorer les résultats. »
« Sur le terrain de la clinique, chaque praticien est convaincu de l’existence d’une part psychique dans le déterminisme ou dans la levée de l’infertilité féminine, mais cette conviction reste intuitive et ne rencontre ni validation quantitative dans le domaine de la recherche ni perspective thérapeutique spécifique.» déclare Monique Bydlowski.