Aujourd’hui en France, comme dans la plupart des pays développés,
1 couple sur 4
en désir d’enfants ne parvient pas à obtenir une grossesse après 12 mois d’essai,
soit 3,3 millions d’hommes et de femmes selon le rapport sur les causes de l’infertilité remis le 21 février 2022 au ministre de la Santé, Olivier Véran. Ces chiffres ne cessent de croître. Après un an de tentatives sans contraception, 18% à 24% des couples restent sans enfant, selon l’Observatoire épidémiologique de la fertilité en France (Obseff). Après deux ans, 8% à 11% des couples sont toujours en attente d’une grossesse.
Plus d’1 femme sur 100
est traitée pour infertilité chaque année dans la population française. (INSERM 2021)
Entre 2008 et 2017, 1,25% des femmes de 20-49 ans étaient traitées pour infertilité chaque année,
soit plus de 150 000 femmes chaque année.
En considérant l’ensemble des techniques de l’Assistance Médicale à la Procréation (FIV/ICSI, inséminations artificielles et induction simple de l’ovulation), 3,4 % des enfants sont conçus par AMP soit :
1 enfant sur 30 ou 1 enfant par classe
Plusieurs causes aboutissent à ce résultat. Déjà, nous faisons des enfants de plus en plus tard : en 2020, selon le rapport « un quart des enfants nés en France ont une mère de 35 ans et plus et un père de 38 ans et plus », alors que le risque d’infertilité est multiplié par deux entre 30 et 40 ans.
Au cours de la dernière décennie, le recours au traitement de l’infertilité est devenu de plus en plus tardif :
ce taux ayant augmenté de 24% chez les femmes de 34 ans ou plus.
La PMA en France, c’est 150 000 tentatives/an (Source Ined)
Sous l’influence de la médiatisation de stars donnant naissance à leur premier enfant après 40 ans, beaucoup de couples pensent à tort que l’assistance médicale à la procréation constitue la « solution idéale » pour répondre à un projet parental tardif. C’est ignorer que dans les centres d’AMP français, le taux de naissance vivante par tentative n’atteint que 20 % en moyenne.
Les facteurs sociétaux liés à l’infertilité ne feront que s’accroître dans les prochaines années, en raison de l’amplification probable des évolutions déjà observées : âge de plus en plus tardif à la procréation, augmentation de la pollution et de l’exposition aux produits reprotoxiques, développement du surpoids, de l’obésité et du diabète.
Avec la loi bioéthique du 2 août 2021, l’instauration d’un droit à l’autoconservation des gamètes pour tous, l’élargissement de l’accès à l’Assistance Médicale à la Procréation (AMP) aux couples de femmes et aux femmes seules non mariées, va en outre entraîner un accroissement notable des demandes d’AMP, s’accompagnant d’une médicalisation accrue de la procréation. Un an après son lancement, le dispositif connaît un succès grandissant, au-delà des prévisions. Pour le 1er trimestre 2022, il y a eu 5126 demandes au total. Et l’une des surprises majeures : les femmes seules sont plus nombreuses que les couples de femmes à demander une assistance médicale à la procréation. Elles représentent 53% des demandes contre 47% pour les couples de femmes.
Selon cette nouvelle loi, une femme de plus de 43 ans n’a plus le droit d’avoir recours à l’AMP en France. C’est une des raisons pour lesquelles de nombreux couples se tournent vers des pays tels que l’Espagne, le Portugal, la Belgique, la République Tchèque, la Grèce, etc… D’autre part, le don d’ovocytes est bien plus courant dans ces pays et les donneuses plus nombreuses. A Barcelone par exemple, 60% des patient.e.s des cliniques spécialisées sont français.